Publisher's Synopsis
Il faudra peut-être remonter jusqu'au quatorzième siècle pour comprendre le phénomène de la coexistence. Dans son oeuvre Muqaddima, nous trouvons le philosophe et l'historien Ibn Khaldoun en train de tenter de résoudre le problème du rapport qui existe entre l'État et la tribu. Dans son contexte historique (Quatorzième siècle), la contradiction entre la vie bédouine et la vie urbaine était évidente. D'où la nécessité, pour Ibn Khaldoun, d'identifier les conditions historiques et sociales de cette contradiction. Il développait une théorie de l'histoire dans laquelle le mouvement de l'histoire serait à la fois perpétuel et cyclique. Passant de la vie bédouine à la vie urbaine, et c'est l'État qui permet ce passage. Or, l'État contient dès sa naissance les éléments de sa dégénérescence et de sa disparition, ce qui donne encore une fois la possibilité à un autre groupe ou famille bédouine de fonder l'État qui aurait le même destin de la première. Voilà le coeur de la réflexion d'Ibn Khaldoun sur l'histoire. Pourquoi donc, le mouvement de l'histoire est, selon Ibn Khaldoun, cyclique et non pas rectiligne ? Réponse d'Ibn Khaldoun: la nature elle-même de la civilisation humaine (العمران البشري) qui fait que le mouvement soit cyclique. Selon ses propres termes, le mouvement de l'histoire est cyclique par ce qu'il est l'un des caractères subjectif de la civilisation.
